Sous la pluie… inévitablement
Mercredi 29 juillet treizième jour : Enontekiö-Muonio, 77km., 3h56 (5h41), 318 m. d.p.]
Jusqu’à ce jour, nous n’avions jamais été aussi pressés d’arriver au point d’hébergement que nous nous étions fixés. En effet, ce matin, nous avons démarré notre étape sous la pluie qui venait de débuter. Nous avions déjà pris la décision de ne pas nous débiner si le temps se gâtait. C’était l’occasion de tenir nos promesses.
La route est quasiment plate, pas de vent mais des goutes de pluie pas du tout méchantes. Les épicéas de chaque côté de la route sont désormais dominants dans cette forêt qui recommence à avoir de la vigueur, au fur et à mesure qu’on redescend vers le sud. Les lacs sont toujours aussi nombreux, il ne nous reste qu’à pédaler à cette heure matutinale sur la route 93 très calme. Malgré la faible pluie, nous pédalons bien, voire très bien, vers le sud-ouest avec une moyenne de 20 km/h, n’oubliez pas avec nos chargements. Arrivés au carrefour avec la route 21, nous changeons de direction, plein sud. Le vent vient de se lever et par chance (un des points positifs de la journée), il est avec nous, il nous pousse, il nous donne des ailes sous la pluie qui commence à s’intensifier sérieusement. Même si la route commence à avoir un léger relief, cela ne nous fait pas baisser notre rythme de pédalage. Depuis deux heures que nous roulons, nous avons déjà couvert la moitié de la distance prévue, sans pause. Depuis le début de ce voyage, nous devons ,à chaque arrêt, trouver un support où appuyer nos vélos démunis de béquilles. Sur les petits dégagements qui existent le long de la route, les panneaux de signalisation se trouvent quasiment dans le fossé. Ce matin, c’est pareil, aucun endroit propice pour s’arrêter. Bref, profitant des panneaux de signalisation d’une piste pour motos-neiges, nous faisons une halte pour étirer nos jambes et prendre notre thé habituel, toujours sous la pluie. A peine 2 km plus loin, voilà une aire de pique-nique avec deux cafés-magasins de souvenirs qui se font face. Les deux, en concurrence probablement, affichent des prix imbattables : 1€ le café, avec ou sans pâtisserie ! Nous nous arrêtons à nouveau et trouvons refuge dans ce lieu accueillant, chaud et confortable où nous allons faire une vraie pause bien méritée, au sec. Dehors, la pluie ne cesse de tomber, on n’a plus envie de décoller. Un couple de motards me demande : « are you the bikers ? ». Je fais oui de la tête (je suis nul en anglais et Roselyne était en train de faire le tour de la boutique!). Ils ont à la fois de l’admiration et de l’empathie à notre égard, d’ailleurs, en particulier aujourd’hui, la plupart des motards que nous avons croisés sur la route ou qui nous ont doublés nous ont fait savoir leur solidarité, en klaxonnant ou en nous saluant. Au bout d’une heure environ, nous avons dû repartir malgré l’intensité de la pluie. A l’approche de Muonio, notre petite ville (euphémisme) de destination, le paysage a changé : plus de relief, des montagnes, certes peu élevées mais bien réelles, ont fait leur apparition. Dommage que la pluie s’intensifie, sinon j’aurais pris davantage de photos. Nous nous sommes contentés de deux clichés (voir les photos d’aujourd’hui), des linaigrettes, vous savez, ces plantes qui poussent dans les zones marécageuses et dont les fleurs ravissantes ressemblent à du coton, et un renne qui a disparu dans la forêt à notre approche (cherchez le donc !).
Arrivés au camping en un temps record (moins de quatre heures pour 77 km !), nous étions complètement trempés et nous n’avons pas hésité une seconde à prendre une vraie chambre (malgré son prix), et nous en avons profité amplement. Demain, pour la prochaine étape, on annonce encore de la pluie. A suivre donc. Au fait, durant toute la matinée, j’ai observé (que voulez-vous que je fasse autrement) les gouttes de pluie qui s’accumulaient sur la visière de mon casque et qui, au rythme de ma cadence et du balancement de mon vélo, vacillaient horizontalement avant de tomber par terre. Roselyne a observé la même chose. Nous vous inquiétez pas, nous n’avons pas encore perdu la raison, c’est l’ivresse du vélo en toute liberté, quel que soit le temps parcouru et le terrain traversé. Ah, j’allais oublier, comme annoncé précédemment, nous avons profité du sauna de l’établissement ! A demain !!!
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