mercredi 7 juillet 2010

Préambule

Pourquoi ce voyage ?
Il y a quelques temps, à l'occasion de mes 50 et quelques années Roselyne m'a fait cadeau de l'ouvrage en trois volumes de Bernard Olivier : Longue Marche - A pied d'Istanbul à Xian en Chine (Ed. Phébus 2000, 2001 et 2003). Je me suis alors dit :
arrivé à l'age de 60 ans il faut que je fasse un exploit gratuit, physique et symbolique ! Pourquoi pas un aller simple à vélo jusqu'à Istanbul ?

J'ai parlé de ce projet à ma compagne de toujours. La réponse était immédiate :
je ne veux pas te laisser seul, moi aussi je veux faire ce voyage et j'ai envie de t'accompagner !

J'étais alors un cycliste pratiquant occasionnel pourtant avec un bon vélo de course. Roselyne a acheté un nouveau vélo. Nous nous sommes inscrits, chacun de notre côté dans un club de cyclisme d'amateur. Durant un an et demi, nous avons appris à faire du vélo d'endurance (distances journalières entre 60 et 100 km) pendant les week-ends.
Ce fut dur pour moi, en particulier ces sorties « musclées », très sportives ! Il y avait plusieurs niveaux ; je me suis trouvé dans l'avant dernier groupe qui roulait 23/24 Km/h de moyenne ! Les samedis après midi je passais mon temps sur le canapé, allongé ou à somnoler. J'avais mal partout : les coudes, les poignets, le dos, les fesses, les … Le repos forcé débordait parfois sur les dimanches. Les fourmillements et les engourdissements déjà perceptibles de mes poignets m'empêchaient de bien dormir toutes les nuits. Je souffrais de plus en plus. L'opération subie en deux étapes au niveau du canal carpien n'a fait que retarder les symptômes durant le pédalage. Et le projet prenait un coup sérieux sur la figure. Il fallait l'imaginer différemment. J'ai commencé à consulter les sites de vélo de trekking pour trouver des vélos adaptés à nos « chaussures », équipés pour porter un volumineux bagage d'autonomie de plusieurs jours avec le matériel de camping.
Changement de braquet, changement de style de vélo !
Je trouve des bons vélos, certes chers mais bien équipés, sur les sites hollandais et belges en particulier. J'accroche par hasard un blog de voyageurs en vélo couché ! Il s'agit du couple Courtet avec un blog bien conçu et bien alimenté (http://migrationsenbent.fr/ ). Qui plus est, ils ont fait le voyage que nous envisageons. J'ai lu, j'ai dévoré d'une seule traite leur récit, admiré leurs photos, anecdotes, films... Ils m'ont fait rêvé. Je cherche alors une remorque et je tape sur le moteur de recherche « remorque pour vélo ». Et voilà que je tombe sur un site de revendeur de vélos tout près de chez nous, du côté d'Angers, avec un nom très évocateur (cycle zen !), qui vendait des remorques de vélo qui correspondaient bien à nos besoins. Mais le revendeur était un des grands spécialistes du vélo couché. Il ne vendait rien que des vélos couchés, à deux roues, à trois roues, traction, propulsion et beaucoup de marques ! Au bout de quelques jours je deviens, de lien en lien, un spécialiste du vélo couché et surtout je suis convaincu de ses avantages qui pourraient balayer d'un coup de baguette magique les maux dont je souffrais sur mon vélo.
Les nombreux témoignages soulignent cependant que l'apprentissage de la conduite à vélo couché est un peu déstabilisante, il faut du temps et de la pratique d'un millier de km. Nous prenons rendez-vous chez ce revendeur et nous testons tout d'abord un vélo à trois roues d'une marque allemande : très confortable, très amusant mais la distance très courte et surtout le terrain plat ne nous donnent pas suffisamment d'arguments pour être complétement convaincus. J'essaie alors un deux roues, ce qui procure un spectacle peu enviable à Roselyne et à notre garçon. Le verdict tombe : ce sera un trois roues !
Nous mettons un peu de temps pour faire le premier pas, vu la position très basse des vélos, leur faible visibilité par les autres usagers de la route, etc, etc. Pourtant, j'avais posé mes poignets sur le « guidon » du vélo couché, pédalé en position couchée, très confortable, bref, j'avais attrapé le virus.
Faute d'avoir convaincu tout le monde, je me dévoue en premier pour acheter un vélo couché à trois roues d'occasion sur le Net (http://www.bentokaz.com/) et faire les premiers essais. Je suis emballé, enthousiaste et boulimique : 3000 km en quelques mois. Grâce à la visibilité obtenue par les fanions et vêtements fluos, non seulement les autres usagers de la route vous respectent en s'écartant parfois, pour ne pas dire systématiquement, exagérément , mais vous avez leur sympathie voire empathie, car, semble-t-il, ils vous prennent pour un handicapé de je ne sais quoi.
Un test de l'été dernier en grandeur nature de notre voyage sur une distance de 900 km aller-retour Le Mans/Château Chinon/Le Mans et un aller simple de 300 km Le Mans/Château d'Olonne avaient convaincu Roselyne de faire le premier pas pour être à son tour adepte d'un Trike (vélo couché à trois roues). Nous faisons un dernier test durant les vacances de Pâques avec nos deux vélos couchés : une boucle de 740 km en huit jours dans notre région (Pays de la Loire). Le temps était avec nous et ce fut un voyage extra, avec hébergement chez des amis chaque soir, pour nous préparer à ce voyage initiatique.
Le matériel
Un Catrike pour Monsieur, marque américaine, série Speed (Voir leur site : http://www.catrike.com/catrike_speed.html), modèle 2006, orange, roues avant 16 pouces, roue arrière 20 pouces, plateaux (modifiés) 30x39x53, cassette neuf pignons, 11/32, moyeu arrière Shimano XT (modifié), très stable, avec l'entrainement on peut rouler vite (mon record 25 km/h sur une heure, terrain accidenté), sensation indescriptible dans les descentes avec une bonne visibilité (record 73 km/h) .
Un Ice pour Madame, marque britannique, série Sprint 3, pliant, amortisseur arrière, configuration d'origine (voir leur site : http://www.icetrikes.co.uk/), attache rapide pour le pliage, gardes boue, appuie-tête et porte bagage en supplément.
Une remorque Radical Design Cyclone III, très pratique, légère et stable (voir leur site : https://www.radicaldesign.nl/) et nombreuses sacoches.
Évidemment ce sont des choix très subjectifs, il existe des revendeurs très talentueux et efficaces sur le Net, il ne faut pas hésiter à surfer et à demander l'avis des usagers (nombreux forums dont http://velorizontal.bbfr.net/) et des professionnels.
Nous embarquons également du matériel pour camper, prendre des images, du son, et surtout des notes pour alimenter ce forum. Nous ferons à la fin du voyage une restitution de notre expérience sur le matériel et surtout leur usage au quotidien.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Génial ce projet Istamboul, j'y pensais aussi, (à Vélo couché) en mangeant un Kebab, ça fait de la route et quelques pays pas connus à traverser ...
Bonne route

Franck